vendredi 12 décembre 2008

Dis-moi qui tu es...

Changement de registre. Ce billet ne parlera pas de la Coree, pour une fois, mais d'un coup de coeur.
Ce coup de coeur, je l'ai eu pour un livre prete par une amie juste avant mon accouchement et vivement recommande par elle. Il s'agit de "Bebe, dis-moi qui tu es" du Docteur Philippe Grandsenne.


Je pensais etre equipee en livres et autres guides de puericulture. Pourquoi pas celui-la apres tout ? Ecrit par un pediatre qui le decrit comme un "traite d'antipuericulture pour mieux comprendre son nouveau-ne", il est entierement consacre a la periode 0-3 mois, celle ou le bebe n'est encore qu'un nouveau-ne et pas encore un nourrisson, quelquefois a cent lieux de l'image d'epinal que l'on a bien souvent en tete. Il aborde, dans un style tres decontracte et agreable a lire, ce laps de temps de 100 jours, dans la continuite de la grossesse, ou l'enfant est un "foetus dehors", pour reprendre la formule de l'auteur. Comme souvent dans ce blog, je ne rentrerai pas dans le detail, le commentaire approfondi du livre etant un exercice necessitant plus de temps que je n'en ai. Je peux juste ajouter que ce livre a ete un grand bonheur, rassurant car demontant quelquefois les idees preconcues sur la facon d'etre avec un si petit etre, confirmant ainsi ce que l'on serait tente de faire instinctivement mais que la "raison" nous deconseille. Et surtout, il m'a rappele que la base pour etre serein etait la patience (!). Si Rome ne s'est pas faite en un jour, il en faut au plus cent, selon ce pediatre, pour que ce petit etre se regule (horaires de tetes, rythme jour/nuit...) et s'eveille au monde qui l'entoure.


Les 1eres semaines de la vie de Grand Frere avaient ete, il faut l'avouer, bien difficiles a vivre. Nous ne nous attendions pas a ce qu'un nouveau-ne hurle pleure autant et dorme si peu. Le fait de le voir se tordre de douleurs, du fait des frequentes crises de coliques, sans pouvoir le soulager etait tres dur. Qui n'a pas entendu au moins 10 fois le Boss raconter nos virees nocturnes en poussette sur les paves de Versailles ou encore l'anecdote sur sa paupiere qui vibrait intempestivement ? On s'est meme demande, a cette epoque, combien de temps on pourrait tenir nerveusement. Et puis, progressivement, les choses se sont ameliorees jusqu'a rentrer dans l'ordre. Je me souviendrai toujours de la 1ere fois ou il m'a souri en me regardant : toute la fatigue, l'inquietude et les tensions accumulees m'ont parues tout a coup bien loin, j'etais sur un nuage d'euphorie... Je pense que l'on oublie de dire aux futurs parents a quel point cela peut etre difficile au debut. Meme si l'on sait pertinement que notre vie va etre differente, on n'imagine pas toujours a quel point elle peut etre chamboulee quelquefois.

Tous les enfants sont, certes, differents et leurs parents aussi (certains sont plus anxieux que d'autres ;) ). Et heureusement. Petit Boubou, lui, ne semble pas souffrir de coliques, dors bien davantage et se regule tranquillement. Il dormait tellement au debut que cela nous paraissait presque suspect... !
Pour en revenir au livre, cela a ete un bonheur de le lire, tout comme celui de Libby Purves "Comment ne pas etre une mere parfaite" avait ete une boufee d'oxygene apres la naissance de notre Grand. La encore, un livre pretee par une copine (je ne me trompe pas, Indy ?).
Alors, merci a toi Mylene !


Je finis ce post d'une main, Petit Bibou preferant finir sa sieste sur moi...

Petite precision, maintenant que j'y repense : je n'ai pas forcement adhere a tout ce que dit lepediatre dans son livre, notamment le passage sur la tetine qui ne servirait qu'a empecher le bebe de s'exprimer. Grand frere etait un "adepte", il avait un fort besoin de succion et etant bien soulage en la tetant. Petit Bibou, lui, apprecie de temps a autre, la recrache quand ca ne lui apporte rien.

lundi 8 décembre 2008

La faute aux ovules...

Je profite du redoux d'aujourd'hui, apres 3 journees polaires (entre -5 et -10 C quand meme !), pour vous montrer quelques vues d'une scene que l'on voit chaque annee, a la fin de l'automne coreen aux mille couleurs, tant que celui-ci n'est pas encore completement termine.

Un matin apres avoir depose Grand Doudoute a l'ecole, un peu somnolente, en sortant de la banque, mon odorat est attire par une odeur bien desagreable, comme si j'avais marche dans une crotte de chien, chose bien improbable en Coree. Je me penche alors machinalement vers la poussette pour un reniflage en regle de Petit Bibou, un peu etonnee quand meme car l'odeur etait vraiment forte... Pas lui, pas possible. Je continue a avancer et la, l'odeur s'intensifie, proche maintenant d'une odeur de vomi (sympa ce post, non ?!). Je jette un coup d'oeil sur le bord du trottoir et je vois :


Je continue a avancer et m'arrete brusquement. Aye, j'ai compris... (mon cerveau est toujours aussi lent, presque 2 mois apres l'accouchement). Cette odeur, c'est celle des des fruits du gingko en decomposition, ou plutot les ovules de gingko devrais-je dire, que cet homme est en train de ramasser. D'ou son masque. Et il a fait des emules. Ces fruits/ovules sont tres prises par les coreens car, selon eux, ils sont "bons pour la sante" (y a-t-il des aliments en Coree qui ne le sont pas ???).

On enleve la chair (c'est elle qui, a maturite, a cette odeur pestinentielle) et on les fait griller. Le gout est tres prononce. On peut les manger tel quel ou on les ajoute a un plat (dans un cours de cuisine coreenne, on les avait mis dans notre Galbizzim, sorte de ragout). En cette saison, on voit souvent des grands-meres affairees a en ramasser aux pieds des arbres, les magnifiques Gingko Biloba "은행 나무", y compris ceux en bordure de trottoir, en pleine ville ! On en trouve aussi en grande surface, de memoire, c'est relativement cher.Etonnant, le gingko ! Un regal pour les yeux (ses feuilles en forme d'eventail qui passent du vert au jaune dore en automne) mais pas pour les narines... Et pour briller en societe grace a l'arbre aux cents ecus et son mode de reproduction si particulier, voir la page Wikipedia !